Musée du Louvre. — Acquisitions nouvelles :
Un portrait de Jules II, bas-relief bronze attribué à Francia.
Une statuette bronze représentant un homme nu (école vénitienne. h. 0,40).
Chez Boussod et Valadon, boulevard Montmartre : des Monet, des Raffaelli, un très beau Carrière, un pastel de Chéret et une pièce plus que rare, unique : un portrait de femme de couleur par Gauguin (Vahine no te Tiare — 1891). C'est, de la série des œuvres tahitiennes de ce maître, le seul tableau parvenu, jusqu'à ce jour, en Europe.
Chez le Barc de Boutteville, rue Le Peletier, 47 : des Anquetin, Lautrec, Maurice Denis, Jeanne Jacquemin, Bonnard, Bernard, Van Gogh, Vogler, Cross, Petitjean, Angrand, Ibels, Fournon, Vuillard, Sérusier, Gauguin, Lucien Pissarro, Cuvelier, et, sous les espèces d'un éventail et d'un paravent, les rêves sous-marins et ithyphalliques de Mlle H. Enneïrda.
Panoramas. — Avenue Daumesnil va s'ouvrir le panorama des Alpes Bernoises, par les peintres Auguste Baud-Bovy, Furet et Burnand. C'est la première fois que le mot « panorama » mérite d'être associé au mot « art ». La part de M. BaudBovy dans cette œuvre considérable est la plus importante et la plus belle. M. Furet a des qualités rares de délicat coloriste. M. Burnand fait oublier son insuffisance de paysagiste par des qualités d'animalier.
G.-A. A.
À voir :
Sur les murs : une fort belle affiche de Forain, du Forain idéalisé, du Forain raphaélesque, — amusant de couleur, dans sa sobriété, et quel merveilleux dessin !
On organisa à Bruxelles, au palais du Cinquantenaire, une exposition de la collection Van Branteghem, coupes, vases grecs, statuettes de Tanagra. Voici ce qu'en dit une revue belge, Floréal :
« Splendides par leurs formes mêmes, les coupes que rehaussent des peintures débordantes de beauté et de vie ! Inoubliables, ces lécythes blancs où chantent les plus fuyantes nuances.... Et les Tanagra ! Voyez, par exemple, le groupe intitulé Silène et nymphe sur une kliné ; où trouver dans l'art contemporain quelque chose d'à la fois plus chaste et plus voluptueux ? Ces Deux jeunes femmes sur un sarcophage ne sont-elles tout l'amour et toute la grâce ; la Jeune mère montrant le sein à son enfant ne le fait-elle avec un geste unique découvrant tout le suprême et doux bonheur de la maternité ; dans le Jeu de l'ephredismos — comme le mouvement est harmonieux et prompt ! et la Joueuse de lyre couchée sur un rocher ne surpasse-t-elle les plus belles conceptions de M. Burne Jones?
Telles de ces statuettes — notamment la Danseuse voilée,
la Jeune fille à la colonne et surtout une Psyché aux ailes de papillon, ont conservé dans leurs plis les miraculeuses couleurs que choyaient les artistes d'alors. Combien peu, vraiment, les reproductions modernes rappellent ces verts lointains et ces roses mourants !... »
R. G.