Crépusculaire

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Édouard Dubus, « Crépusculaire », Mercure de France, t. I, n° 2, février 1890, p. 39.


CRÉPUSCULAIRE



Tu m'apparus un soir d'hiver mélancolique :
Envahi par la nuit sinistre, l'Occident
Évoquait ces lointains de vieille basilique,
Où s'érige en splendeur le maître-autel ardent;
Tu m'apparus un soir d'hiver mélancolique.

Des grâces du couchant ta beauté fut l'égale :
Tes longs cheveux demeurés seuls à te vêtir
Semblaient la mer roulant des roses du Bengale
À l'heure où les soleils mourants vont s'engloutir ;
Des grâces du couchant ta beauté fut l'égale.

Mais l'âme éprise d'horizons crépusculaires,
Haïssant le réel pour ses fauves midis,
Tu n'aimas que la brume où les regards stellaires
S'avivaient à l'appel de tes yeux agrandis,
Chère en allée aux horizons crépusculaires.


Édouard Dubus.


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