Le subtil empereur

De MercureWiki.
 
G.-Albert Aurier, « Le subtil empereur », Mercure de France, t. II, n° 16, avril 1891, p. 228.


LE SUBTIL EMPEREUR




En l'or constellé des barbares dalmatiques,
La peau fardée et les cheveux teints d'incarnat,
Je trône, contempteur des nudités attiques,
Dans la peau royale où mon rêve s'incarna...


Je regarde en raillant agoniser l'empire
Dans les rires du cirque et les cris des jockeys,
Et cet écroulement formidable m'inspire
Des vers subtils fleuris de vocables coquets !...


Je suis le Basileus dilettante et farouche !
Ma cathèdre est d'or pur sous un dais de tabis...
Quand je parle, on dirait qu'il tombe de ma bouche
Des anges, des saphirs, des fleurs et des rubis...

 Mars 1890.



G.-Albert Aurier.



Outils personnels